La mortalité au Portugal associée à la vague de chaleur d’août 2003 : évaluation rapide de l’impact, au moyen d’une méthode rapide

Le Portugal a subi une vague de chaleur intense pendant les deux premières semaines d’août 2003. Suite à l’identification dans ce pays de l’influence des vagues de chaleur sur la mortalité en 1981 et 1991 (avec un excès estimé d’environ 1900 et 1000 décès, respectivement), le Observatório Nacional de Saúde (ONSA) - Instituto Nacional de Saúde Dr. Ricardo Jorge, en collaboration avec Vigilância Previsão e Informação - Instituto de Meteorologia, a créé un système de surveillance appelé ÍCARO, qui fonctionne depuis 1999. Le système identifie les vagues de chaleur ayant une influence potentielle sur la mortalité [1]. Avant la fin de la canicule de 2003, l’ONSA avait publié une évaluation provisoire de ses conséquences sur la mortalité. Les résultats qui s’appuyaient sur le nombre de décès entre le 1er juin et le 12 août 2003 ont été présentés lors d’un séminaire de quatre jours. Les données ont été recueillies auprès des 31 National Civil registrars, qui couvrent les capitales régionales des 18 régions du Portugal continental et représentent environ 40% de la mortalité sur le continent. Le nombre de décès enregistré pendant la période du 30 juillet au 12 août a été comparé avec ceux enregistrés lors de trois périodes de référence : 1-14 juillet, 1-28 juillet et 15-28 juillet). Pour la période du 15 au 28 juillet, qui rappelait le plus la vague de chaleur par sa durée et ses caractéristiques, on a évalué un taux de mortalité supérieur de 37,7% à la valeur attendue dans des conditions climatiques normales. Cette valeur a permis d’estimer un excès de 1316 décès pour le Portugal continental. Le principal objectif de cet article est de présenter la méthode utilisée pour l’identification et l’évaluation de l’excès de mortalité pendant la vague de chaleur de l’été 2003.