Une surveillance syndromique basée sur les services d’urgences et la mortalité brute : deux exemples

Les dernières crises sanitaires ont montré la nécessité de disposer rapidement d’informations permettant aux décideurs une gestion appropriée. Les producteurs de données les plus adaptés pour répondre à cette nécessité sont les professionnels enregistrant en routine des données pour leur activité. Nous décrivons ici l’expérimentation menée par l’InVS sur la base de données recueillies dans les services d’urgences et les états civils. Les données des urgences sont enregistrées à partir de services d’urgences informatisées et les données de mortalité sont adressées par l’Insee. La transmission de données est quotidienne. Les données de grippe des épidémies 2004/05 et 2005/06 sont comparées aux données du Réseau Sentinelles des mêmes années. Les données de santé environnementales sont confrontées aux températures parisiennes de juin à août 2006. Une analyse de la mortalité est faite sur une base hebdomadaire. La corrélation entre les données de grippe des urgences et celles de Sentiweb est significative (p < 0,001) pour les deux épidémies. En 2005 et 2006, les épidémies sont décrites de façon quasi identique par les deux sources et le début de chacune d’elle est identifié par les deux systèmes pendant les mêmes semaines. Pour ce qui est des données en lien avec la chaleur, on observe une corrélation significative entre certains diagnostics et l’augmentation de la température. Pour ces deux types de phénomènes, la mortalité augmente significativement avec une à deux semaines de décalage. C’est la première fois, à notre connaissance, qu’une expérimentation utilisant en temps réel des données de morbidité et de mortalité est menée. Ces premiers résultats montrent la complémentarité de ces données et leurs analyses concomitantes en temps réel permettent de mesurer rapidement l’impact d’un phénomène.