Résistance antimicrobienne dans le sud-est méditerranéen – résultats préliminaires du projet ARMed

Des rapports sporadiques provenant du sud et de l’est de la Méditerranée ont suggéré qu’une prévalence de la résistance aux antibiotiques serait très importante dans la région, bien que les études inter-régionales utilisant des méthodes comparables soient rares. Le projet ARMed comprend le recueil des résultats de tests de sensibilité des isolats invasifs de Staphylococcus aureus, Streptococcus pneumoniae, Escherichia coli, Enterococcus faecium et faecalis prélevés en routine dans les échantillons cliniques de sang et de liquide céphalo-rachidien. Les laboratoires participants à ce projet sont situés en Algérie, à Chypre, en Egypte, en Jordanie, au Liban, à Malte, au Maroc, en Tunisie et en Turquie. D’après les données préliminaires des deux premières années du projet, la prévalence de la résistance à la pénicilline de S. pneumoniae varie de 0% à Malte à 36% en Algérie [médiane 29%], tandis que la résistance à la méthicilline de Staphylococcus aureus varie de 10% au Liban à 65% en Jordanie [médiane 43%]. Un fort taux de résistance chez E. coli a été noté dans certains pays. Ainsi, 72% des isolats provenant des hôpitaux égyptiens étaient résistants aux céphalosporines de troisième génération et en Turquie, 40% des isolats étaient résistants aux fluoroquinolones. La résistance à la vancomycine n’a été rapportée que dans 0,9% d’isolats de E. faecalis en Turquie et dans 3,8% d’isolats de E. faecium à Chypre. Ces résultats préliminaires semblent conforter les rapports sporadiques antérieurs qui évoquaient un fort taux de résistance antimicrobienne dans le pourtour méditerranéen. Les résultats d’ARMed suggèrent l’existence de résistances particulièrement élevées dans l’est de la région où la résistance chez S. aureus et E. coli semble être plus importante que dans d’autres pays de la Méditerranée.